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L’île de Formentera

Formentera est la plus petite et la plus méconnue des îles Baléares. Située à environ cinq kilomètres au sud d’Ibiza, elle n’est pas très éloignée des côtes africaines. Géographiquement parlant, ce morceau de terre a une forme curieuse : en la renversant, en la faisant pivoter à quatre-vingt-dix-degrés, on a un dinosaure de dessin animé, posté sur son séant et vu dans la brume. Son histoire, elle aussi, est peu courante : elle était déserte 2000 ans avant J.-C. Sa population s’est constituée, d’un coup, au XVème siècle, par suite d’une invasion de pirates, puis elle est redevenue déserte, ou presque, pendant trois cent ans. Jusqu’à ce que, finalement, des habitants d’Ibiza viennent la repeupler.

Les deux îles sont en étroite relation, comme peut le suggérer leur proximité géographique, et l’on dit bien que certaines traditions d’Ibiza sont mieux préservées ici qu’à Ibiza même.

Formentera est dérivé du latin frumentum, froment, ce qui laisse penser que l’activité agricole était prospère. Ce sont les Grecs qui lui ont donné son premier nom, certes moins flatteur : Ophuiussa, l’île aux serpents. Les Romains l’occupèrent, traduisant son nom grec en Columbraria, qui signifie sensiblement la même chose. Si l’on en croit la légende, elle abriterait toutes les espèces d’animaux venimeux. Cela est d’autant plus étrange que ni les serpents, ni aucune race dangereuse n’habite l’île. Le frétillement preste et craintif que vous percevez entre vos pieds, dans les herbes sauvages, ne trahira que la présence d’un des petits habitants couleur vert de gris, et absolument inoffensif, de Formentera : le lézard.

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L’intérieur de Formentera est comme pris dans un écrin : couvert d’une végétation touffue, ponctuée ici et là par les touches de couleur vive des roses sauvages ou des coquelicots, et encadrée occasionnellement par des pinèdes. Il y a malgré tout quelques fermes et jardins maraîchers, principalement dans le centre de l’île ; ils donnent du blé, des amandes, des caroubes, des olives, du raisin (le vin local est une rare merveille) et des figues. Ces figues, très appréciées par les Romains (et d’ailleurs exportées vers Rome), font la grande fierté de Formentera – un cliché du paysage naturel, ici, est le figuier bas, en forme de parasol et planté au milieu d’un champ de blé. Ses branches, pliant sous les fruits lourds, sont retenues par des sortes de tuteurs, formant ainsi une tonnelle de fraîcheur ombragée où se réunissent chèvres et moutons aux heures les plus chaudes du jour.

Dans la partie ouest de l’île, près de son seul port, La Sabina, des salines s’étalent à perte de vue, blanc-gris et parfois écumeuses, comme replies de détergent.
Non loin, se trouve la capitale de l’île, un petit village du nom de San Francisco Javier, et à l’autre bout, la seule « montagne » de Formentera : la mesa de La Mola – Cap de Formentor – promonontoire brun et vert qui se jette droit dans la mer. Jules Verne mentionne cet endroit dans l’un de ses romans, et les habitants vous indiqueront un moulin (l’un des rares moulins) où Bob Dylan aurait séjourné dans les années 1960.

Des plages de sable blanc à perte de vue. Des eaux turquoises. Des petites routes pour faire du vélo…
Un bien joli coin pour se reposer, se ressourcer..